Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
Cela fera un an, en juin, que Jordi a quitté mon école et que je continue, malgré tout, à le faire vivre dans les histoires que je m’invente. - Hé, maman, tu sais quoi ? Jordi était dans le bus ! - Loulou, tu as imaginé que Jordi était là. - Non, je t’assure, il était dans le bus ! Soit.
Depuis lors, je n’ai trouvé personne, digne de ce nom, pour le remplacer. Pas un « grand », ayant le même accent beur de banlieue… jusqu’il y a peu. Tout a commencé dans le bus qui me ramène tous les jours de l’école. J’ai repéré un autre garçon qui a une voix grave et qui parle avec un accent gouailleur, une vrai voix de loubard, et qui utilise des mots comme dans le rap : je vous présente Bruno.
Bruno est un grand gaillard de douze ans qui est à l’école dans les classes de type 8. Il est tous les jours à la récré et le soir je le retrouve dans le bus. Génial et pratique !
Tous les matins, je n’ai que cette phrase en bouche : - Dis, papa, quand on sera à l’école, on ira dire bonjour à Bruno ! Ce que nous faisons. Seulement voilà, Bruno, il a ses copains de classes et il n’en a rien à f… de moi. Au mieux, il me glisse un « salut, Lou » et s’en va jouer avec ses condisciples. Cela me déçoit un peu, mais il en faut plus pour me faire renoncer : j’ai décidé qu’il remplacerait Jordi et que ce serait mon copain, point à la ligne. Personne, pas même lui, ne m’en dissuadera.
Papa et maman ont bien tenté de m’expliquer qu’une amitié était un échange, un partage d’intérêt, d’attrait réciproque, mais je ne le conçois pas comme cela. Du coup, Bruno a tendance à me fuir. Qu’importe, cela reste mon ami. Plus pour très longtemps non plus, car mes vieux m’ont expliqué que fin juin, il changera d’école, comme Jordi.
Pourquoi les relations sociales sont ainsi faites ? Pourquoi mon amitié n’est-elle pas réciproque ? Pourquoi, à chaque fois que je kiffe sur quelqu’un, cette personne s’en va de ma vie ? Votre vision du monde et votre approche de la vie me dépassent.
Moralité : je n’aime plus le mercredi, parce que le mercredi, Bruno prend un bus à midi, tandis que moi, je prends celui de 16h00.