Journal de Lou
un petit prince pas comme les autres
  Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
 

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...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).

Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.

Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.

En savoir plus ? Rendez-vous sur la page lisez-moi.
 

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mardi 30 janvier 2007

556. Le Chien Courage et le vent mauvais

(une fois encore, flash-back, trois semaines en arrière)

Durant les sports d’hiver, au gré des mes pensées, il m’arrivait, plusieurs fois par jour, de demander à mes vieux de me rassurer quant au fait que le chauffeur du bus de l’école viendrait à chaque fois me chercher pour me ramener à la maison. Ben oui, c’est ma manière à moi d’apprivoiser les mauvaises expériences ou les peurs : il me faut entendre cent ou deux cent fois une phrase rassurante, généralement formulée par mes soins, que je demande ensuite de répéter sur un ton ad hoc ( et avec un câlin en prime, c’est encore mieux).
- Tu peux me dire que tout va bien et que , mon Chouchounet que j’aime, tu ne dois pas avoir peur ? Saïd va venir te chercher à l’école, t’sé. Tout va bien. A toi !
J’aime bien qu’on me dise les choses comme si elle étaient emballées dans du sucre d’orge.
Soit.

Etait-ce une prémonition, bien qu’une telle chose ne soit jamais arrivée ? Ou était-ce ma catharsis personnelle, une réminiscence des mots que m’avait dits le chauffeur dans le bus ?
Pourtant depuis, on s’est expliqué et tout va bien. Il est super gentil avec moi, Saïd .
Re-soit.

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Par Bèrlebus, à 20:45 :: Au jour, le jour :: #640 :: 7 commentaires
 

jeudi 25 janvier 2007

555. Côté gustatif

Rien ne vous a étonné quand je vous racontais l’histoire de la galette des rois ?
Ben oui, j’ai fait de sacrés progrès en matière de goûts culinaires. Bon, c’est vrai que j’ai oublié de vous en parler.
La dernière fois, c’était en avril 2006. Vous vous souvenez ? La crise à propos de la crème vanille.
Depuis ce jour, mes vieux ont mis en application leur plan avec des résultats au delà de toute attente.
Aujourd’hui, j’ose régulièrement goûter des aliments que je ne connais pas, enfin, au minimum une cuillère ou fourchette. Cela me stresse un peu, mais face à leur détermination, je finis la plupart du temps par obtempérer.
Quand je n’aime pas, je grimace, bois vite de l’eau et décline poliment.

L’éternel goûter de fruit à base de deux fruits frais – selon les saisons : kiwi, banane, poire, fraise, melon ou pêche -, s’est ainsi enrichi de la pomme que j’ai découverte à l’école.
Au goûter, Le Choco-as a trouvé une rude concurrence avec les madeleines, les gaufres, les frangipanes, les gosettes aux pommes et même les Donnuts.
Côté dessert, c’est idem, au point de m’intéresser au fromage blanc avec du chocolat… moi qui me suis toujours désintéressé de toute forme dérivée du cacao. Yaourts et crèmes en tous genres, mais toujours sans morceaux, s’alternent au gré des jours.
Aux repas chauds, je mange de tout ou presque, excepté les frites.
Quant aux tartines salées, là je dois reconnaître que pour le moment, c’est soit le pâté, soit le chèvre frais. N’essayez pas de me faire manger du fromage à pâtes dures.

Conséquence de cette évolution, je mange désormais tous mes repas de midi à l’école, excepté de rares occasions liées au plat proposé.

De plus en plus fréquemment, je demande à maman d’acheter tel ou tel produit. Ainsi, il y a peu, je l’ai étonnée lorsque j’ai lâché nonchalament :
- Dis, euh, maman, quand tu feras des courses, tu pourras acheter des Milkyways, s’il te plaît ?

Le spectre des repas sans maman est loin, si loin maintenant (voir article 68 à 72 d’octobre 2003) .

Par contre, s’il est une chose qui n’a pas changé, c’est au niveau des boissons.
De l’eau, de l’eau, rien que de l’eau. Plate et froide s’il vous plaît.
N’essayez pas de me faire boire du lait, un quelconque jus, une limonade pétillante ou une boisson chaude, vous n’y arriverez pas.
Hier, à table par exemple, je me suis trompé de verre. Pensant saisir le mien, j’ai pris celui de maman qui contenait de l’eau pétillante.
Vous auriez du voir ma grimace.

Photo (Lou à table) :
Le repas du petit prince
Par Bèrlebus, à 20:52 :: Un monde à moi :: #639 :: 13 commentaires
 

mardi 23 janvier 2007

554. Roi ou Reine, peu m’importe

Il y a quinze jours, au retour de l’école (ben oui, on a un sacré retard dans la chronologie).
Maman :
- Pourquoi as-tu une couronne dans ton cartable ?
- Parce que je suis le Roi. J’ai mangé le gâteau des rois et j’aimais bien !
Une première… et grande nouvelle qui épate ma mère.
- Et tu as eu la fève ?
- Non, j’ai eu la fête !
- Mais tu n’as pas eu un petit morceau dur que tu as du cracher ?
- Non, non, tout était très bon.

Quelques instants plus tard, après avoir regardé mon journal de classe, maman m’interpelle :
- Loulou, c’est ton copain Souat qui a eu la fève ?
- Oui et il m’a choisi comme second Roi.
Ben oui, nous, on ne se formalise pas ! De plus, il n’y a pas de fille dans notre classe. Quant à la sexualité, ce concept me laisse dans une totale indifférence. Moi, c’est le caractère d’une personne qui m’intéresse, quelle qu’elle soit.
Par Bèrlebus, à 20:39 :: Au jour, le jour :: #637 :: 12 commentaires
 

samedi 20 janvier 2007

553. L’envie d’oublier

Régulièrement, aux sports d’hiver, je demandais à papa d’écouter ses « youh » dans la caméra, une fois rentré à l’appartement.

Au moment de me coucher après le pénible trajet du retour, je lui ai demandé :
- Dis, papa, tu ne vas pas filmer quand je pleurais dans l’avion ?
- Mais non, Loulou, je n’ai pas filmé ce moment là.
- …Parce que ce n’est pas gai ! J’ai pas envie de l’entendre.
- Mais je te dis que je ne l’ai pas filmé, mon Loulou. Et puis on en a parlé : ce n’est pas grave, tu es juste crevé, fatigué par toutes ces émotions, hein ?
Me voilà rassuré.

Une semaine plus tard, lorsqu’il me propose d’écouter les petits clips vidéos qu’il a réalisé pour le blog*, je me suis de nouveau inquiété :
- Tu ne vas pas me faire écouter l’avion ?
- Pas le retour, Chounet, puisque je te dis que je ne l’ai pas filmé.

Ainsi, je marque pour la première fois mon autodétermination**.

* voir articles précédents

**NDLA : autodétermination de Lou que dorénavant j’entends respecter.

Photo :

Le petit prince écoute
Par Bèrlebus, à 15:27 :: Au jour, le jour :: #636 :: 9 commentaires
 

mardi 16 janvier 2007

552. Confirmation (de folles vacances - 4)

(suite + la vidéo de Lou à skis)

Si le premier jour se résume à une approche du ski, c’est-à-dire juste une prise de contact et des petites descentes de rien du tout, les trois jours suivants, la barre est placée à chaque fois un peu plus haut.

Vendredi, deuxième jours, on se paye des premières vraies descentes, de plus en plus longues, avec des bosses et tout. Et puis de plus en plus souvent, Philippe s’amuse à alterner sa position auprès de moi. Fini de me placer tout le temps entre ses skis. Petit à petit, il m’habitue à se trouver à ma gauche ou ma droite, le stick placé à l’horizontal devant moi nous servant de lien, de barre pour me tenir et me guider.

Samedi, grâce au EasySki*, une petite fixation qui tient uni l’avant de mes skis, Philippe m’apprend le chasse-neige pour tourner. J’intègre la technique de manière quasi naturelle, même si parfois, mon esprit vagabond me fait oublier de prendre de bonnes positions ou lâcher le stick qui nous unit.

Le dimanche est déjà le dernier jour. Le temps d’un dernier cours, on perfectionne la technique et, ultime étape, j’apprends à freiner en chasse-neige.

Au moment de quitter Philippe, puis Nane et Serge qui nous avaient invités, je n’ai qu’une phrase en bouche : j’ai envie de rester.
Parce qu’au delà du ski, il y a aussi les parties de luges avec papa, les franches déconnades du soir dans le fauteuil de l’appartement et tout ça…
Quatre jours de rêves, assurément !

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Par Bèrlebus, à 22:27 :: Au jour, le jour :: #635 :: 17 commentaires
 

dimanche 14 janvier 2007

551. Initiation (de folles vacances - 3)

(Récit du premier jour de ski à Avoriaz)

Jeudi matin, il neige à gros flocons.
Qu’importe, bien couvert, on se rend en luge au cours de ski.
Papa n’a pas pris sa caméra, météo oblige. Flutte, il n’enregistrera pas les « youh » qu’il m’a promis de faire pendant la leçon de ski.
Attente impatiente de Philippe, mon moniteur.
- C’est quand qu’il vient Philippe ?
- Philippe, il est là !
- Non, Loulou, pas encore.
- Je veux Philippe !
Ça commence à bien faire. Je crise un peu jusqu’à son arrivée. Présentation. Sa voix et sa franchise me plaisent d’entrée de jeux.
- Dis, Philippe, est-ce que tu connais Jordi ?
Petite entrée en matière, comme cela, je le mets tout de suite au parfum de mes « trips ».
- Bon, Loulou, on va te mettre sur les skis !
- Noooon !
Mes vieux :
- Attends… Tu vas voir, ça va être super chouette ! Tu vas marcher sur des minis luges et ça va glisser…
- J’ai peur, j’ai peur…
- Tout va bien… On reste près de toi et Philippe est là pour te protéger.
Je me laisse convaincre assez facilement. Le mono m’a l’air plutôt sympa.

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Par Bèrlebus, à 11:13 :: Au jour, le jour :: #633 :: 13 commentaires
 

jeudi 11 janvier 2007

550. Locomotion (de folles vacances - 2)

Le petit prince et l'avionMardi après-midi, le lendemain du jour de l’an, une fois la maison des Ardennes rangée, nous sommes rentrés à Bruxelles.
Juste eu le temps de défaire les bagages, les refaire, ranger, prendre un bain, souper et voler au lit.

Mercredi matin, 06h30, réveil forcé.
Le jour J : j’allais prendre l’avion. Bon, ce n’était pas une réelle première, mais il s’agissait cette fois d’un gros avion avec tout le parcours du voyageur-combattant dans un aéroport : enregistrement, passage de la douane, passage des portiques de sécurité, les attentes à l’embarquement mais aussi dans l’avion avant le décollage.
Cela faisait quelques jours que mes vieux me préparaient psychologiquement à toutes ces étapes synonymes pour moi de pauses injustifiées.

Heureusement, les vastes hall m’ont offert l’occasion de m’occuper en jouant à « Jordi, ne va pas loin ! ». Ainsi, le temps passe plus vite.

Et l’avion, me direz-vous ?
Rien à signaler. Les sensations furent quasi nulles. Rien, nada, moins qu’une voiture finalement, hormis l’accélération au décollage, le freinage à l’atterrissage, et ce grâce au bruit des roues sur le tarmac …et surtout à l’enthousiasme de mes vieux. Ils agrémentaient le vol de nombreuses explications pour tenter de me faire comprendre qu’on roule, qu’on décolle ou qu’on se trouve très haut dans le ciel etc.
Sans conteste, les moments qui m’amusèrent le plus dans l’avion étaient ceux où la madame ou le monsieur parlait dans le micro. Je me saisissais à chaque fois un petit peu, puis fièrement, je disais avec un sourire banane :
- Je me suis saisi !
C’était, ma foi, un beau son de micro !

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Par Bèrlebus, à 09:18 :: Au jour, le jour :: #632 :: 19 commentaires
 


mardi 9 janvier 2007

549. Réveillon (de folles vacances - 1)

Flash-back.

Les vacances, les vraies, avec papa et toute la famille, ont commencé le vendredi 29 décembre.
Enfin un papa qui ne travaille plus, même le week-end !
Donc, un papa rien qu’à moi. Enfin, je croyais…
Direction Acul ! (c'est le nom du hameau de la maison des Ardennes que j’aime bien. Ça s'invente pas, un nom pareil.)
Objectif : le Réveillon avec plein d'amis : 17 adultes et 15 enfants.
Ambiance, ambiance !

Mon avis ?
Ce fut à la fois très chouette …et pas chouette.

Côté « pas chouette », j’avais imaginé que papa, il serait rien qu’à moi pendant ces vacances. Alors, quand il a passé la journée du 30 à faire des courses pour tout le monde, j'ai eu un méchant flip de "papa il est où" parce que ça devenait trop long. Une demie heure de panique.
C’en est devenu le mauvais trip de ces vacances. A chaque fois que j'entendais parler de magasins ou de courses, je me mettais à flipper dans l'éventuelle perspective d'une absence de papa. Systématiquement, il devait me rassurer en me disant que ce n’était pas lui qui partirait faire les courses.
Rhaa... Toujours ces fichues notions du temps et de l'ailleurs, si compliquées pour moi.

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Par Bèrlebus, à 08:29 :: Au jour, le jour :: #631 :: 13 commentaires
 
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