Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
Lectrice ou lecteur qui arrivez ici, par hasard ou non,
Bienvenue en ces pages où vous découvrirez l’incroyable histoire de Lou, le petit prince de la musique, un petit bonhomme singulier. Parmi bien d’autres choses, vous découvrirez comment en trois ans seulement, il a appris à jouer de ses dix doigts au piano. Vous irez à la rencontre du mouton, maudit puis amis, de Monsieur René, de Jordi et de tant d’autres personnages. A la rencontre de la réalité de notre famille aussi.
En ces lieux sont consignées six années de vie, avec ses rires et ses larmes. La vie, tout simplement.
C’est « Le journal de Lou », rédigé par son papa, scénariste et réalisateur, qui un jour, a choisit de s’immerger par l’écriture dans la réalité de son fils, pour tenter de le comprendre et ainsi trouver des clés pour le sortir de son monde. C’est pourquoi « Le journal de Lou » est écrit à la première personne, avec une volonté de se mettre à sa place, même si le genre a ses limites. Lou est aveugle de naissance et a un schéma mental singulier. Ce sont aussi les « Lettres à Lou » - l’autre partie de ce site -, où son papa livre ses réflexions et questionnements face à l’aventure que représente « élever » un enfant sans mode d’emploi. Ces lettres sont adressées à Lou, pour un jour hypothétique où il serait capable de lire l’ensemble de ces pages. Elles sont aussi adressées à vous, lectrice ou lecteur, en guise de partage d’une expérience unique et cependant universelle.
Le récit commence en septembre 2003 quand Lou a cinq ans et se termine en septembre 2009, lorsque Lou a onze ans. Il se poursuit ailleurs et autrement depuis. En six années d’écriture, le style a évolué, au gré de l’évolution de Lou… et de son auteur.
Bonne promenade en ces lieux, qu’elle soit méthodique et chronologique (archives) ou aventureuses (de liens en liens dans le corps des textes).
Au fait, c’est quoi la mer ? Et le ciel ? Et les étoiles ? …sans la vue. Et puis, qu’est ce que « voir » ?
De retour de l’école. A la descente du bus, je rouspète illico sur le ton employée à mon égard par la nouvelle convoyeuse du bus. Je la parodie, prenant un ton déplaisant et gouailleur : - Ouais, t’es trop excité, ou quoi ! - Bonjour, Loulou. A la va-vite : - Bonjour, maman. Enchaînant de suite sur un ton de grand garçon : - Mais oui, mais j’ai rien fait et elle rouspète sur moi. Elle est fâchée, alors que j’ai rien fait, quoi ! Maman s’enquière de la version officielle et s’explique courtoisement avec la convoyeuse qui lui répond aimablement que j’étais simplement très excité et en verve. Trop, apparemment. Le bus s’en va. Maman m’interpelle : - Qu’est ce que tu racontes, Lou ? - Mais je sais pas, moi. J’ai rien fait. - Qu’est-ce qu’elle t’a dit exactement ? - “Lou, tu es trop excité”. - Ben oui, il semble que tu étais bien excité et sans doute que les autres avaient envie d’un peu de calme. Pendant ce temps, je monte les trois marches d’entrée menant au couloir de la maison et arrive près de mon porte-manteau où maman me déleste de mon cartable dorsal. J’ôte ma veste, la tourne dans tous les sens à la recherche de la lichette. J’entends bien la petite clochette qui y est attachée, mais je n’ai pas la tête à cela et fais n’importe quoi. Je la jette finalement à terre en déconnant.
En vacances, quand papa est avec ma soeur, ils font de drôles de truc. Papa a bien essayé de m’emmener dans leur labyrinthe et il a tenté de m’expliquer, de sentir avec mes pieds, mais au bout de cinquante mètres, cela ne m’amusait plus du tout. Assez d’épreuves avec ce que vous savez. Le labyrinthe, c’est un trip de voyant... alors papa et Eva se sont faits plaisirs.
Vidéo : le labyrinthe de Papa, Eva et sa copine Alice. N.D.L.A.: Pour, nous l'espérons, votre plaisir aussi.
Début août. - Qu’est ce que je lis dans ton carnet, Lou ? Ca ne va pas du tout ! - T’es fâché ?
Après la Corse, mes vieux m’ont inscrit aux activités du « groupe de jour » de mon école. Juste une semaine, car ils devaient travailler. Je n’ai pas apprécié. C’était pas des vacances ! Et puis, il y avait la présence de « Didier ». Nos mondes s’opposent et j’aime le provoquer, jusqu’à la dispute. Il y avait enfin mon irrépressible envie de rester dans mon imaginaire du « papa mouton au groupe » accompagné de toute sa clique, plutôt que de vivre avec… le groupe.