Journal de Lou
un petit prince pas comme les autres
  Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
 

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Lou et les guili

 
 
 
 
 
 

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...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).

Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.

Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.

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mardi 1 septembre 2009

674. Le papa mouton mis au pas et à la bergerie !

Lou et la plage Début août.
- Qu’est ce que je lis dans ton carnet, Lou ? Ca ne va pas du tout !
- T’es fâché ?

Après la Corse, mes vieux m’ont inscrit aux activités du « groupe de jour » de mon école. Juste une semaine, car ils devaient travailler.
Je n’ai pas apprécié. C’était pas des vacances ! Et puis, il y avait la présence de « Didier ». Nos mondes s’opposent et j’aime le provoquer, jusqu’à la dispute. Il y avait enfin mon irrépressible envie de rester dans mon imaginaire du « papa mouton au groupe » accompagné de toute sa clique, plutôt que de vivre avec… le groupe.

Oui, mes vieux étaient fâchés. Ils n’ont pas hurlé, mais ont mis les points sur les « I », comme ils disent (une expression qui, pour un aveugle, ne veut rien dire en regard au braille, ils m’ont donc aussi expliqué ce que cela voulait dire).
J’ai eu droit à la totale. Réprimande sévère à propos de mon comportement avec Didier : interdiction formelle de le provoquer à nouveau. Leçon de morale à propos des vacances : du fait que j’ai beaucoup de chance et qu’en Belgique, un enfant sur trois ne part pas en vacances cet été. Cours sur le B à Ba de l’économie : « Ben, oui, mon p’tit gars, pour partir en vacances, il faut pouvoir les payer. Il faut avoir du travail qui te donne de l’argent. Alors, quand nous devons travailler, c’est aussi pour que nous puissions partir avec toi en vacances ». Résolutions enfin, conséquence d’un certain laisser-aller de leur part vis-à-vis de mon monde intérieur devenu, du coup, très envahissant.
- Ça ne va pas, Lou. On ne peut plus te laisser faire ainsi tout le temps le mouton.
Inquiet :
- T’en as marre ?
- Oui, mon petit gars, mais surtout, nous pensons qu’il serait bien d’oublier un peu le papa mouton.
- Tu veux plus que je fasse le papa mouton ?
- On va simplement le limiter dans le temps pour que tu ne le fasses pas tout le temps.
Grosse inquiétude.
Ils m’ont longuement rassuré : quand, à d’autres moments de la journée, je ne fais pas le papa mouton, je suis parfaitement heureux. Je n’ai pas besoin de faire le papa mouton. Ils vont m’aider. On se met d’accord sur les trois moments – ou parenthèses - durant lesquels j’aurai le droit de faire le papa mouton : au lever le matin, après le repas de midi, et enfin le soir après le repas, ou après le bain, au choix. Dure perspective, mais je m’y suis engagé. Il ne me semblait pas avoir le choix.
Ainsi se sont égrainés les jours, durant lesquels régulièrement, je faisais part de mon envie d’être plus tard dans la journée, au moment venu de faire qui vous savez.
Avec humour et insidieusement, je provoquais aussi régulièrement le père pour le prendre lui-même en défaut de bêler.
- Ça va mon petit papa…
- …Mouton. Bêêêêh !
- Papa !
- Oups ! Tu vois, je suis aussi intoxiqué ! Je dois aussi faire des efforts. Je l’ai tellement fait avec toi.
Satisfaction !
A la fin de mes récréations « ovidéennes », environ dix minutes, un quart d’heure, il était convenu qu’on me dise qu’il était temps de ranger le papa mouton à sa bergerie. Ce que, virtuellement et ludiquement.

Côté innovations, ils m’ont aussi annoncé qu’ils étaient résolus à ce que durant les traditionnelles vacances à la mer du nord, je fasse des efforts pour découvrir de nouvelles choses au niveau alimentaire.
Gloups. Qu’est-ce qui leur prend ? Retour à l’armée !
Ils sont sans cesse revenus avec leurs mêmes phrases :
- Tu es capable, Lou.
Ou :
- A chaque fois qu’on te fait découvrir des choses nouvelles, tu les apprécies.
- Tu sais que tu peux nous faire confiance.
Ainsi, moi, le buveur exclusif d’eau plate, me suis plié, avec courage et grimaces, à la dégustation d’un petit fond : de lait de vache, de lait de riz, de lait de soja, de jus d’orange, de jus de pomme et de thé froid. Il m’ont quand même épargné de devoir (re)goûter ce que je déteste le plus : les boissons pétillantes.
- Bravo, Lou ! Tu veux encore du jus de...
- Non, merci !
Ils m’ont fait aussi découvrir, non sans mal, les gaufres chaudes de Bruxelles et de Liège…
Inquiet :
– Non, tièdes, je les veux tièdes ou froides.
- Mais cela se mange, comme cela, Lou. Goûte, tu verras, c’est délicieux !
Effectivement, à la troisième bouchée, j’ai hautement apprécié ces sortes de gaufres bien différentes de celles pré-emballées de mes goûters à la maison.
- Je peux en avoir encore ?
- Tu as tout mangé, Lou.
- Oui, mais j’aime bien et j’en voudrais encore.
- On n’est pas à la maison, mon p’tit gars ; on est dans un restaurant, un magasin. On paye la gaufre et puis c’est tout !
- J’aimerais rentrer à la maison…
- Ben tiens…

Enfin, il y a eu occasionnellement des mises à contribution comme couvrir la table, la débarrasser, laver mon verre, ou porter un sac de course ou une valise. J’ai même proposé un jour, par moi-même, d’aider à couvrir la table.

Du bon côté des choses, c’est-à-dire côté loisirs, j’ai refait du karting avec papa, du cuistax, du trampoline élastique, des châteaux gonflables, des jeux sur la plage : touche-touche sonore avec papa, le jeu du trou dans le sable, m’ébattre dans les vagues de la mer, aller dans le nouveau bateau gonflable (mon cadeau d’anniversaire) ou partir loin sur la plage. J’ai même fait du cerf-volant, soit que je tenais les commandes avec papa, soit qu’il le faisait régulièrement atterrir juste devant moi pour que j’enguirlande le cerf-volant et le relance dans le ciel.

Mais la mise au pas du début du mois était annonciatrice de décisions bien pires.

Fin août, au retour de la mer, mes vieux m’ont annoncé que la mise en sourdine du papa mouton serait aussi valable pour l’ensemble de ma galerie de personnages. Re-gloups ! Il est vrai que face à l’interdiction du papa mouton, je me suis empressé de meubler mon temps libre avec tous les autres personnages : David, Monsieur René et tout le barnum.
Fini les vacances.
Retour à un régime plus stricte.
Et comme disent mes vieux :
- Tu vas voir, Chounet, tout va bien se passer. Tu es capable et nous serons auprès de toi.

Il paraît que c’est pour être heureux... Pourtant, je ne me sens pas malheureux.
C’est plutôt leurs contraintes qui me font couler des larmes. Il paraît aussi que c’est pour apprendre à vivre avec les autres et avec les contraintes de la vie : autre sujet de grandes discussions et explications durant tout cet été.
Tout le monde a des contraintes, des obstacles, des difficultés... mais que la vie peut être belle en acceptant les premières, en dépassant les seconds et en affrontant les troisièmes.

Galerie photo : Lou et le cerf-volant

Photo : Cerf-volant revcolution and blind child
Par Bèrlebus :: mardi 1 septembre 2009 à 22:23 :: Au jour, le jour :: #768 :: rss


Les commentaires pour ce billet sont fermés.

Vos commentaires

Bonne rentrée Lou!! j'espère que tu es content de retrouver tes copains de classe après ces chouettes vacances?

Le mardi 1 septembre 2009 à 22:34, commentaire par aline :: #
 

Quel bonheur de vous retrouver...
Voilà une mise au point des plus sérieuses et je suis entièrement d'accord avec papa et maman, il arrive un moment où ils faut mettre de côté les moments ludiques qui font plaisir à LOU mais qui déplaisent aux autres tout en lui laissant de temps à autre le moyen de se retrouver avec ses personnages préférés... Je crois que ça va lui demander beaucoup de courage mais il en est capable, il a prouvé dans d'autres circonstances qu'il pouvait y arriver. Le changement dans la nourriture et boisson n'a pas eu l'air de l'empoisonner...lol... Tout vient à point à qui sait attendre et je comprends que mettre en bouche un aliment ou une boisson qu'on ne voit pas ce ne doit pas être évident, mais comme on dit si on n'essaie pas on ne sait pas.
Il me semble que Lou a bien grandi, il loin le p'tit Lou du début, ça devient un beau pré-ado...
Trés bonne année scolaire à Toi Lou mais aussi à Eva bien sûr
Bisous

Le jeudi 3 septembre 2009 à 18:22, commentaire par ANDREE :: #
 

Alors Lou cette rentrée ??? Eh pas cool tes vieux hein! Allez courage c'est pour un mieux. On t'envoie de bons baisers de Liège et de ses gaufres!
Bises mon grand!

Le vendredi 4 septembre 2009 à 08:47, commentaire par Laéti :: #
 

Bonjour Alice, Andrée et Laéti.
Bonne première semaine pour Lou... Il a tenu le coup des nouvelles règles. ;-)

Le vendredi 4 septembre 2009 à 17:53, commentaire par Luc :: #
 

Contente pour vous et Lou ;-D J'espère que vous allez tous bien merci des nouvelles :)
Bizouu <3

Le vendredi 4 septembre 2009 à 18:31, commentaire par Gwendoline :: #
 

Bonjour,

Quels progres pendant ces vacances ! Merci pour ces bonnes nouvelles de Lou. En plus je viens de lire qu'il a tenu le coup pendant la premiere semaine. Bon courage a tous pour retrouver le rythme de l'annee scolaire.
Bises

Le lundi 7 septembre 2009 à 13:55, commentaire par marieH :: #
 

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