Journal de Lou
un petit prince pas comme les autres
  Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
 

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...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).

Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.

Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.

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lundi 25 août 2008

634. Le trou du monstre et papa Bèrlebus exploité

Flashback.
Sur la plage.
Je suis dans le trou que papa a creusé dans le sable et éructe joyeusement avec un accent beur façon très Jordi :
- Ouais, ouais, je suis pas automatique, pas sympathique ! Au secours, à l’aide, je suis Papa Bèrlebus et je me fais exploiter par le monstre ! A l’aide !
Le père (pour la énième fois), à quelques mètres du trou :
- Loulou, ça ne veut rien dire « Je ne suis pas automatique », on parle d’autom…
Toujours la même litanie. Si je ne l’interromps pas, il va me refaire toute son explication.
- Au secours ! Allô, police ! Venez m’aider !
Le père :
- Allô, ici la police. Qui est à l’appareil ?
Avec le même accent gouailleur :
- C’est moi, papa Bèrlebus. Je suis exploité par le monstre ! Venez me chercher !
- J’arrive.

Le temps d’une sirène et voilà que papa-la-police vient délivrer moi-papa-Bèrlebus-Jordi-l’exploité-pas-automatique-et-pas-sympathique. Il assomme Maman-le-monstre-qui-m’a-jeté-dans-le-trou, me sort de celui-ci et m’emmène plus loin sur l’inconnu-nommé-plage.
- Bon, alors maintenant, faites attention à vous et n’approchez plus du monstre, Papa Bèrelebus !
Toujours aussi agité :
- Ouais, ouais, mais le monstre il veut m’exploiter.
- Soyez prudent, Papa Bèrlebus !
Reprenant ma voix normale :
- Stop ! Stop, papa ! Alors la police jetait le monstre dans le trou…
- Mais j’ai déjà mis Maman dans le trou…
- Non, le monstre !
- Bon, je retourne à mon commissariat. Soyez prudent, hein !?
A peine est-il parti, que le monstre se réveille et s’échappe du trou pour à nouveau me capturer.
Mais la police veille et me prévient :
- Allô, Papa Bèrlebus ?
- Ouais, ouais…
- Attention, le monstre s’est échappé. Il faut vous enfuir, vite, vite !
Je me mets à presser prudemment le pas sur la plage-cet-horizon sans-fin.
Droit devant.
Quatre beauforts dans les narines.
Et ce bruit sourd et permanent de la mer (qui est immense et continue au delà de l’horizon me répèterait encore une fois papa à son évocation).
Je la laisse sur ma droite. C’est ma balise sonore.
Je sais mes vieux attentifs. Régulièrement, papa me crie des informations à distance:
- Attention, Loulou, à droite !
- Droiiite ! Encore ! Tu fonces sur un paravent* !
(* ou je me dirige vers –au choix- : des gens, un trou, encore des gens, encore un paravent... Heureusement, vu la météo de ce mois de juillet, la plage n’est pas trop fréquentée)
Entretemps, le monstre –entendez, Maman – me rattrappe et me fait prisonnier. Je ne lutte jamais, ce serait trop bête de perdre du temps pour retourner dans le trou. Elle m’y “jette” délicatement et le jeu se poursuit.
- Allô, Police ! Je suis pas sympatique, pas automatique...
Papa, dans son rôle de policier-de-base :
- Qu’est-ce que vous me voulez, vous ? J’comprends rien à vot’ truc “pas automatique, sympathique” ! Pourquoi vous me téléphonez ?
Moi, Lou :
- Non, papa, tu ne disais pas ça et tu venais me libérer.
Papa, comme à son habitude :
- Lou, il faut alors expliquer à la police pourquoi tu l’appelles.
De bonne grâce et l’accent retrouvé :
- Allô, Police, c’est Papa Bèrlebus. Je suis exploité par le monstre ! Il faut venir me sauver !
- Oui, mais c’est très embêtant cela... je suis occupé avec un voleur... Je ne peux pas...
- Non, papa, tu venais.
- Ai confiance, Loulou, j’ai une super bonne idée : la police était occupée et ne pouvait pas venir tout de suite, alors tu devais attendre que le monstre dorme pour t’échapper !
Hmmm... Pas mal l’idée. Je tente alors de sortir du trou, mais aussitôt, Maman-le-monstre se lève, m’attrappe et me remet dans le trou.
Papa :
- Tu dois attendre qu’il dorme. Tu l’entendras sûrement ronfler.
Ce que maman fait bruyamment au bout de quelques secondes.
A distance :
- Driiing ! Allô, Papa Bèrlebus ? Ici la police ! Le monstre dort. Il faut vite vous échapper.
- Ouais, ouais !
- Chuuut ! Ne faites pas de bruit !
Je redouble d’onomatopées à la façon des autres petits génies extraordinaires que je fréquente à l’école et qui sont parfois incapables de parler.
- Taisez-vous, Papa Bèrlebus, dit papa !
Mais je n’ai qu’une seule envie : vivre et revivre le climax de l’histoire : la capture. Maman-le-monstre se réveille inévitablement et m’attrappe pendant que je suis encore occupé à me contortionner pour sortir du trou.
Ben oui, ce n’est pas évident quand on ne veut pas mettre ses mains dans le sable de sortir d’un trou profond d’une bonne demi taille. Si j’ai du sable sur mes mains, je m’en mettrais plein dans la figure et les yeux avec tous mes petits gestes de réassurance et mes tocs que je fais aux alentours de ma bouche ou de mon visage. J’ai donc compris que j’ai tout intérêt à ne pas toucher le sol avec mes mains. Donc, pour sortir du trou, je me mets dos à la parroi, prends appui sur mes coudes et balance un jambe et puis l’autre à l’extérieur, mais vu la profondeur, c’est une vraie gymnastique, un peu comme une anguille sortie de l’eau ou un serpent qui tente de se déplacer.
Bref, maman, me remet dans le trou.
J’attends alors patiemment le ronflement suivant du monstre pour m’évader à nouveau.
M’éloignant franchement, je crie :
- Alors, Papa, tu attrappais le monstre...
Criant à son tour, vu la distance nous séparant.
- A Gauche, Loulou !
- ...Et tu jetais le monstre dans le trou...
- A Gaaaauche !
Ce que je.
- Il faut pour cela que le monstre se réveille...
- Non, papa, tu attrappais le monstre...
- Loulou, attends ! Le monstre va se réveiller, te poursuivre et je vais l’attrapper à ce moment là, ce sera plus drôle.
Une fois encore, j’accepte le scénario et ne le regretterai pas.

Ce jeu initié par papa avait pour but de conceptualiser ce qu’est un trou, vu que j’utilise souvent le mot trou dans mes histoires sans queue ni tête que j’imagine dans ma tête. Au point que l’histoire de “L’eau du bus” s’est muée et s’appelle maintenant : “L’histoire du trou du Monstre”.
Autant dire qu’après cela, au petit déjeuner, j’ai systématiquement tanné papa pour qu’il me la raconte, lorsque c’était son tour de se lever pour moi.
De même, le jeu du “Trou du monstre” est devenu Le Jeu de ces vacances à la mer, où chaque jour, lorsque la météo le permettait, nous allions jouer, papa, maman et moi dans les dunes ou sur la plage.

Photo (Lou et sa maman dans les dunes) :
Lou dans les dunes
Par Bèrlebus :: lundi 25 août 2008 à 12:41 :: Un monde à moi :: #725 :: rss


Vos commentaires

Voilà une lecture vraiment très intéressante..
En premier lieu j'ai lu l'histoire, vraiment bien conçue avec beaucoup d'imagination et on sent que Lou s'implique vraiment.. Quand on arrive à la conclusion de l'histoire, c'est pour mieux comprendre la pourquoi de ce jeu et là, je vous CHAPEAU les parents, quelle patience encore une fois pour le bien de Lou pour son éveil vers d'autres horizons et surtout je suis certaine que pendant ce temps là il ne pense pas à ces tocs, du moins il est plus absorbé par le jeu et je suppose que c'est le but aussi..
Je suis vraiment trés impressionnée, chaque année c'est un grand pas de plus qui est franchi, ne grand BRAVO à Lou...
Profitez bien de ces derniers jours de vacances...

J'ai aussi eu trés grand plaisir de re-re-revoir le téléfilm, je trouve que Roland Magdane est super dans ce rôle et l'histoire tellement bien construite, Merci Luc.
Bizzzzzzzzzz

Le lundi 25 août 2008 à 15:46, commentaire par ANDREE :: #
 

Là où l'imagination ne fait jamais défaut !
Encore merci pour ces instants partagés.

Le lundi 25 août 2008 à 20:24, commentaire par Corinne :: #
 

ANDRéE,
tu finis par bien nous connaître... Ceci dit, ce n'était qu'un petit objectif didactique qui s'est transformé en... (presque) obsession tant cela lui a plu.
Bonjour Corinne. ;-)
Luc

Le jeudi 28 août 2008 à 11:26, commentaire par Luc :: #
 

Le journal de Lou fut le premier Blog pour lequel je me suis vraiment sentie en osmose, je m'occupais de Cyril (autiste muet) et par tes écrits Luc, j'ai compris plus de choses que tu ne peux t'imaginer... Mais s'il est une chose que je retiens, c'est que depuis le début, vous avez toujours fais preuve d'imagination afin d'avancer avec Lou, de lui faire connaître les possibilités que la Vie lui réserve malgré sa "différence" et on peut dire qu'à chaque vacance d'été vous avez été de plus en plus fort et Lou a suivi, ce fut parfois dur mais tellement merveilleux... Ce qui m'a le plus marqué ce fut l'apprentissage au ski...
Mais je comprends trés bien ce que tu veux dire pour le jeu, Lou s'est pris au jeu, mais cela lui plaisait tellement que forcémment ça devient de nouveau un obsession... Pas facile, mais vous êtes quand même des parents formidables et rien que pour cela je vous dis RESPECT...
Bizzzzzzzzzzzzzzzz

Le jeudi 28 août 2008 à 20:23, commentaire par ANDREE :: #
 

le blog de Luc a ceci de particulier que ce fut le premier que je visitais sur la toile, vu que j'y faisais mes premiers pas... curieusement je venais de voir sur France 5 "lettre à Lou" diffusé pour la première fois et j'avais été tellement émue en voyant ce film que j'ai de suite été faire un tour sur son blog.
Ce fut un voyage émouvant, et c'est toujours un voyage absolument extraordinaire de par les mots, les ressentis, les non dits, et surtout la sensibilité de ce papa génial, et de cette famille qui offre tout cet amour à ce petit prince, depuis ce blog est mon préféré parce que rempli d'humanité et débordant d'amour.
je suis aussi admirative de ce que font Claire et Luc, que de patience, de volonté car il en faut mais Lou en vaut la peine comme tous ces enfants dits différents mais si touchants.

Le samedi 30 août 2008 à 17:16, commentaire par laurence :: #
 

N'en rajoutons pas... nous faisons ce qu'un grand nombre de parents fait. Cela prend juste une dimension particulière de part la singularité mentale de Lou qui met en exergue la réalité de l'enfance et la pousse parfois à l'extrême. Que dire alors de ces parents "portan"t à bout de bras des enfants qui demandent une attention et une prise en charge de tous les instants. Ce sont eux, les vrais héros de ce monde...
Il se fait juste que, de par mon métier et ma passion pour le récit, j'ai la chance (mais aussi trouve le temps et l'énergie) pour témoigner à notre mesure et avec notre réalité. J'aimerais tellement qu'à la lecture de ce blog, les gens puissent spontanément imaginer la réalité de ces parents là et qu'un réel soutien se mettent en place et leur apporte un peu de répit. Un peu utopique, sans nul doute.
Mais j'accepte néanmoins les compliments et je ne veux pas non plus nier qu'il nous arrive d'en "baver" parfois... et, une fois encore, à quel parents cela n'arrive-t-il pas durant la ligne de vie d'un enfant.
;-)
(Laurence, avec ton Maxime que je connais maintenant, le chapeau bas peut bien t'être aussi adressé).

Le samedi 30 août 2008 à 17:47, commentaire par Luc :: #
 

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