Lettres à Lou
  Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
 

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A propos des lettres à Lou


Cela faisait des mois que je ruminais ce projet et rédigeais ces articles que sans cesse je retravaillais.
Si le journal de Lou raconte sa vie et sa perception des choses, même s'il est clair que c'est moi (son papa) qui opère le "transfert" en essayant d'imaginer et retranscrire ce qu'il pense et sa perception de la vie,
Cette page ("Lettres à Lou") , sera ma perception de lui, mes réflexions et autres questionnements.
L'un et l'autre sont en étroite interaction.
Bonne lecture.

Luc Boland
 

L'annonce de naissance de Lou


Ta venue parmi nous n'est pas un hasard...
Mais cela, je te l'expliquerai un jour.
C'est un fameux puzzle.
Parmi toutes les pièces à mettre dans le dossier, il y a ton annonce de naissance (ci-dessous)
 
 

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Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
 

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dimanche 2 octobre 2005

43. L'envie

L'envie de tout arrêter.
De tout envoyer en l'air.
D'annuler la première du film.
De tout effacer.

Ne pas nier ces moments là.
Ne pas trahir, déformer, enjoliver, sous-entendre, esquisser, comme il se doit, pour ne pas choquer, ne pas se faire remarquer, être comme il faut.

Fatigué, crevé, épuisé.
Une vie de fou.
L'impossibilité d'accomplir tout ce qui devrait l'être.

La peur aussi.

S'il n'y avait cette folie en moi qui refuse d'accepter le monde tel qu'il est, les choses seraient tellement plus simple.

Marre.
Marre de me taire.
Marre de ce monde incapable de révolutionner sa pensée.

Marre de ce monde où chacun reste assis sur sa chaise en attendant que le voisin se lève pour agir.
A sa place.

Ça va passer.

Ça doit passer.
Par Luc Boland, à 19:09 :: Mon âme :: #59 :: 28 commentaires
 

jeudi 16 décembre 2004

32. Les blessures de l'âme

On ne fait jamais le deuil d'une blessure de l'âme.
On apprend juste à vivre avec elle ...et même parfois, à s'en nourrir pour grandir.

Il n'existe personne sur terre qui ne rencontre des blessures dans sa vie.
Et c'est ce qui nous endurci à outrance, et nous amène à accepter l'intolérable.
Par Luc Boland, à 18:12 :: Mon âme :: #49 :: 4 commentaires
 

mercredi 17 novembre 2004

31. Pourquoi ?

Entendre ta voix me dire : "Je t'aime mon papa", sur un ton chantant, nuancé et empli de sincérité.
Etre emporté par la spontanéité de ton rire.
Recevoir ta confiance absolue.
Voilà pourquoi.

Jamais je ne me serais imaginé me trouver dans la situation qui est la mienne aujourd'hui.
Jamais, je ne cèderai ma place.
Tu me shootes à grande doses de sincérité.
Tu me fais griller les neurones à devoir sans cesse réfléchir.

D'autant plus qu'en ce moment, je suis occupé par le montage du film que je réalise.
Sur toi. Selon moi.

Un extrait du texte que je suis en train d'écrire pour la voix-off du film résonne en moi :
Cela fait six ans.
Six années remplies d'émotions, de joies, de questionnements, de doutes ou d'émerveillements.

Repartir à zéro.
Oublier tout ce que la vue nous a appris.
Renaître.
Réapprendre le monde uniquement par le son et le toucher.
Nous mettre à ta place.
Imaginer les moindres choses avec ta perception.
Un monde circonscrit à ton proche immédiat.

Et puis, il nous faut te dire et t'expliquer tout ce que tu ne vois pas.
Chaque objet, chaque geste, à chaque instant.
Etre ton encyclopédie, à ta mesure.
C'est quoi le soleil ?
Tu sens la chaleur du soleil ?
Tu sens? Maintenant on est à l'ombre.
Un oiseau ? Un cri.
Voler ? Te faire voler.
(...)


Telle est notre aventure avec toi.
Et il nous faudra te faire comprendre aussi que tu n'es pas le centre du monde.
Que tout ne gravite pas autour de ta petite planète.
Que les gens que tu rencontres ne sortent pas de derrière la porte comme ton lapin de sa boîte musicale.
Mais pour que tu comprennes cela, nous devrons te faire découvrir... le monde !

Excitant, n'est ce pas ?
...Voilà pourquoi.
Par Luc Boland, à 18:24 :: Mon âme :: #47 :: 6 commentaires
 

samedi 27 mars 2004

22. Le métier de l'image.

(Ma planète - troisième partie)

Mon petit garçon,

Permets-moi de terminer cette étrange histoire qui a précédé et marqué ta venue.

Les événements qui ont suivi ont été baignés dans l’insouciance retrouvée.
Les années ont passé.
Après des études de cinéma, j’ai très vite trouvé du travail en qualité d’assistant.
En 1986, je ne réalisais pas encore de film ni n’écrivais de scénario lorsqu’un jour, au détour d’un fait-divers lu dans le journal, l’envie me prit d’écrire et imaginer une histoire autour de ces quelques lignes.
Achat d’une machine à écrire (l’ordinateur personnel en était encore à ses balbutiements) et quelques jours de congés entre deux films me suffirent pour dactylographier d’un jet un scénario de 120 pages : « Une sirène dans la nuit »

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Par Luc Boland, à 18:34 :: Mon âme :: #37 :: 2 commentaires
 

mardi 23 mars 2004

21. Mon enfance et mon adolescence

(Ma planète - deuxième partie)

Mon petit garçon,

Il se fait que jusqu'à ton arrivée, les moments clés de ma vie ont tous été liés à la vue.

Permets-moi de te raconter la suite de mon histoire, mais en faisant une mise en garde importante : il n'est pas question dans ces lignes de pleurer sur mon passé. Chaque être humain vit et souffre à des degrés divers durant sa vie et il n'existe aucune échelle de valeur à ce propos, seule le caractère permet à l'un ou à l'autre de se remettre ou de vivre avec les blessures de la vie.
Et en ce qui me concerne, je pense m'en être pas trop mal sorti.

Retour à mon enfance.

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Par Luc Boland, à 18:34 :: Mon âme :: #36 :: 4 commentaires
 

vendredi 19 mars 2004

20. Ma planète à moi

(première partie)

Mon Petit Prince,

Ce que je vais te raconter dans cette lettre est incroyable.
Ecoute bien.
Ce n'est pas une histoire que j'invente mais les instants les plus marquants de ma vie.
Et tu comprendras peut-être l'invraisemblable.

Tout petit, j'ai fait de ma vue une arme redoutable.
Démuni par le silence des grandes personnes, troublé par leur regard désemparé face à des événements difficiles à surmonter, j'ai appris à lire la vérité ou le mensonge dans le regard des autres. Je n'avais d'autres choix, face au silence des mots, que de tenter de deviner la vérité tout seul.
J'y ai lu la souffrance, le malheur, le malaise et la torpeur.
J'avais l'âge que tu as aujourd'hui : environ cinq ans.
J'étais placé sans avertissement, de famille d'accueil en famille d'accueil.
"Maman est fatiguée" me disait-on.
Mais cette réponse ne me satisfaisait pas.
J'étais comme "Toto le héros" voyant son père disparaître derrière une porte au delà de laquelle j'imaginais mille et mille choses. Sauf que c'était ma maman qui disparaissait derrière la porte.
J'étais comme Nicolas de la chanson de William Sheller : je voulais pas qu'on m'emmène, mais régulièrement, on sonnait à la porte pour m'emporter je ne savais où, avec pour seul bagage mon nounours et une petite valise en toile écossaise.
Six mois d'une vie que je ne peux oublier.
Une loi du silence habitait notre maison, et tel un chat dans la nuit, je tentais de détecter le moindre indice, le moindre danger.
C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, je peux, sans trop souvent me tromper, lire la souffrance, le mensonge ou le malaise dans les yeux des regards que je croise. Et c'est un lourd fardeau à porter car à force d'y voir la peine d'autrui ou le mensonge, je souhaiterais par moment être aveugle pour ne pas endosser la misère ou la lâcheté du monde.

Et toi mon petit Lou, en ce qui te concerne, tu sens aussi instantanément ce genre de chose, mais à ta manière : par le toucher, l'ambiance, le timbre de la voix.
Nous avons les mêmes facultés, mais avec des outils différents.

Je te raconterai la suite de cette incroyable histoire dans ma prochaine lettre.

Je t'embrasse.
Par Luc Boland, à 18:33 :: Mon âme :: #35 :: un commentaire
 


vendredi 13 février 2004

12. La mort

Réponse à l'article 166 (la mort de Bourvil)

Mon Petit Prince,
Mon fils,

L'autre jour, je te parlais de Bourvil que tu aimais bien.
Je me suis emmêlé les pinceaux quand je t'ai dit que je le connaissais.
C'est tellement important d'utiliser les mots justes avec toi.
J'ai donc corrigé mon propos, jamais satisfait de ma phrase, m'entraînant de plus en plus loin dans des explications qui, sans aucun doute, ne t'intéressaient pas.
C'est ainsi qu'avec mon esprit vagabond, j'ai fini par te dire que Bourvil était mort, il y a longtemps.
J'ai aussitôt abandonné mes explications foireuses...
La mort !
Comme si c'était un sujet prioritaire pour toi.
Il y a tant de choses plus importantes à t'expliquer.

Pourtant j'y pense parfois.
Je n'ose t'imaginer confronté à la disparition de quelqu'un qui te serait très proche.
Ce serait une épreuve incompréhensible pour toi.
C'est pourquoi j'ose espérer qu'elle te sera épargnée le plus longtemps possible.
Car je ne vois pas comment aujourd'hui je pourrais t'expliquer l'absence définitive de cette personne.

J'en connais pourtant un sacré bout sur le sujet.
J'ai hélas le triste privilège d'avoir cottoyé la mort à maintes reprises et dès mon adolescence. Non pas celle qui voit disparaître petit à petit les générations précédentes, mais celle qui vous est trop proche parce que de votre âge. J'ai perdu ainsi mes deux meilleurs amis, d'enfance et d'adolescence, ainsi qu'un nombre insupportable de connaissances de mon âge.
Dominique, Vincent, Eric, Luc, Jean-Pierre, François-Pierre, Pascal, Serge... pour ne citer que les plus proches.
Une liste qui mienne.

Car voix-tu, chacun a sa liste.
Des milliers de personnes ont disparu, le temps que j'écrives ces mots.
Mais au même moment, des milliers d'enfants sont nés.
C'est le cycle de la vie.
Qui nous la rend si insupportable.
Nous ne sommes que de passage.
De la raison de l'oublier.
De notre besoin de croyance en un au-delà.
Des religions.
De la fuite du présent.
Du besoin de laisser une trace sur terre.

Que de sujets à aborder...
Mais revenons un instant à Bourvil.

Gainsbourg et lui sont des artistes qui sont morts il y a longtemps.
En nous laissant des "traces" de leur passage, de leur manière d'appréhender les choses.
Le philosophe est l'artiste de l'esprit,
L'artiste est l'artisan qui met en chair.
Et dans le cas des musiciens, c'est cette trace que tu écoutes.
C'est comme quand tu écoutes les enregistrements que nous faisons avec toi.

La mort.
Un sujet déjà tellement compliqué à expliquer pour qui voit.
Parce qu'elle est impalpable, invisible.
On n'en voit que le résultat.

Je ne peux te parler d'un passage, d'un au-delà, d'un autre monde, d'une autre vie.
Ce n'est pas une question d'y croire ou pas, mais l'affirmer serait mentir.
Il n'existe aucune preuve.
Personnellement, j'ai trop peur des dérives de ces croyances qui font qu'on en finit pas vivre sa vie avec abnégation et renoncement, qui font qu'on en finit par se battre pour imposer sa foi.

Le paradis, c'est sur terre qu'il faut le construire.
L'après on verra...

Je ne peux donc pas t'expliquer la mort, si ce n'est en comparant la vie avec une histoire qui a un début et une fin.
De la raison d'essayer de l'écrire de la plus belle manière qu'il soit.
Quelle qu'en soit la durée.
Avec ce que l'on a à sa disposition.
Et il est une chose dont chacun dispose, c'est l'amour.

Et l'amour, c'est la vie.
De la détresse de tant et tant de gens en manque.
De la raison de t'en donner tant et plus, à toi et à tes deux soeurs.

Je vous aime.

Ton papa.
Par Luc Boland, à 18:09 :: Mon âme :: #27 :: 2 commentaires
 
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