Bonjour, je m'appelle Lou.
Je suis un petit garçon qui ne voit bien qu'avec le coeur, ce qui rend la vie de mes parents et mon éducation épiques !
Je suis donc aveugle et différent dans ma petite tête blonde.
...avec toutes mes excuses pour les personnes qui ne l'auraient pas compris, tous les textes de ce site sont pensés et écrits par moi-même (son papa).
Lou n'en est actuellement pas capable, tout comme il n'est pas capable à ce jour de comprendre "un ordinateur", "internet", ou se concentrer longtemps sur une conversation. Seul l'avenir nous dira si nous parviendrons à l’intégrer totalement le monde dans lequel il vit.
Il est donc clair que ces récits, bien que tous les faits rapportés soient bien réels, comportent une interprétation que je fais en fonction de son comportement. Mais pour bien le connaître depuis plus de cinq ans, je pense ne pas me tromper.
Si ce site vous a fait du bien, vous a touché ou que sais-je encore, merci de nous aider à la faire connaître. Que ce soit par un mail à vos amis, au gré de discussions, ou d'un lien sur votre propre site.
Merci à la Fondation Roi Baudouin ("Parcours Hors-pistes"). Le nouveau design, l'hébergement et les traductions ont pu être réalisés grâce partiellement à son soutien financier.
494. … et obsessions maniaques (Chronique du temps qui passe 37)
(suite de l’article 493)
- Tiens, Lou, voilà la crème vanille. - Pas dans le bol ! Je veux pas dans le bol ! Je veux la crème du magasin !
Ça y est, maman a mis ses promesses à exécution. Tout au long de la journée, elle m’avait prévenu qu’au souper, le dessert serait de la crème vanille qu’elle a faite elle-même. Il n’y a rien à faire, je ne m’y fais pas, d’autant qu’elle m’est présentée dans un bol. On ne peux pas ainsi m’enlever tous mes repères. Un « petit pot », c’est à ma mesure, circonscrit à ma main qui me sert de guide pour assurer la pêche à l’inconnu. Un bol, c’est trop grand. Et puis, c’est nouveau. Et puis je n’aime que la crème vanille du magasin. Point, barre ! - Lou, tu n’as pas le choix, c’est moi qui l’ai faite, il n’y a donc pas de petit pot ! - Je veux pas. Je veux un yaourt ! - Non, Lou. Je repousse le bol et me mets à criser, imposant ma voix à l’intégralité de l’espace sonore. Papa rentre dans la partie. - Lou, maintenant ça suffit. Ou tu manges la crème que maman t’as préparée, ou tu ne manges rien et tu te tais ! Pour toute réponse, j’en remets une couche : - Tais-toi, papa ! Tais-toi ! Rien ! Je veux rien ! Je veux la crème vanille ! Sur le champs, papa se met à m’imiter, criant à la volée : - Je veux pas ! Rien ! Rien ! Tais-toi papa ! Je fais semblant de ne pas l’entendre de sorte que nous sommes deux à gueuler dans le vide. A ma grande surprise, voilà que se rajoutent Maman, puis Eva et même sa copine, qui, de concert, portent la voix et répètent mes revendications. Je ne vous dis pas la cacophonie. Je me bouche d’abord les oreilles, puis éberlué, me tais et écoute. Ils sont devenus fous ! Les « Je veux » ceci ou cela résonnent en pagaille, lorsque Papa signe la fin de la récréation. Je ne peux réprimer un léger sourire amusé.