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lundi 5 janvier 2004 |
145. Chronique du temps qui passe (9): Trois pas en avant... |
 ...Trois pas en arrière. Vous connaissez cette chanson. Sauf qu'avec moi, ce serait plutôt : "Deux pas en avant, un pas en arrière".. Ben oui, chui comme cela : j'avance à petits pas, les uns après les autres, puis brusquement, machine arrière toute ! Est-ce la conséquence de la grippe qui m'a bien dérangée ? J'dirais même inquiétée ? (Ils en ont entendu des "j'ai peur", papa et maman, dans mes périodes de fortes fièvres). On le serait à moins ! Est-ce aussi, à cause de la maladie, parce que maman et papa ont fait de nombreuses exceptions aux efforts habituelles qu'ils me demandent ? C'était pas pour me déplaire, mais maintenant que chui guéri, c'est l'retour des exigences. Re-fini de monter les escalier dans les bras de maman, "nada" les repas au gré de mon appétit d'oiseau du moment (...). Est-ce enfin mes antennes qui vibrent à la moindre tension ou nervosité ambiante ? Parce que, pour vous dire toute la vérité, je sens papa un peu nerveux en ce moment. Son épaule opérée se remet lentement, trop lentement à son goût. Elle lui fait encore mal et perturbe son sommeil. Et puis, il est dépendant pour un tas de choses qu'il ne peut pas faire tout seul, et ça, je le sens bien, ça le rend fou. Bref, quand il ne parvient pas à fermer sa veste, couper sa viande, déplacer un objet, ou plus simplement, quand un appareil décide de lui faire un caprice de derrière les fagots, j'l'entends dire un gros mots, mais pas pour rire.
C'est drôle, mais papa et moi, on se ressemble finalement très fort. Moi aussi, je ne supporte pas que les objets me contredisent. Moi aussi, quand je suis fatigué, je m'énerve plus vite. On forme une sacrée paire tous les deux !
Enfin, cela fait presque quatre semaines que papa ne s'occupe plus trop de moi. Il a beaucoup de travail en ce moment, et de toute façon, avec un seul bras, il peut pas me sortir du lit, m'habiller, me préparer mes repas, faire mes jeux préférés, me coucher le soir (...). Et ça, j'apprécie pas. Du coup, j'ai sorti mon attirail de représailles. Quand il revient à moi, j'le remballe aussi sec. Ca lui servira de leçon !
En un mot comme en mille, quand j'sens papa pas bien, j'vais pas bien aussi. Et je vous garantis que rien ne m'échappe. Pire, avec moi, vous pouvez toujours essayer de masquer vos états d'âme (joyeux ou triste, cool ou nerveux), j'détecte tout de suite la vérité. Pas besoin de voir. Chui le détecteur de mensonge absolu !
Mon secret ? Très simple : je peux déceler si le timbre d'une voix est juste ou forcé. Je sens aussi la tension musculaire de celui qui me touche : précieux, précis, ou brusque, hésitant. Plus fort encore, il y a les ondes ! Je sens les vibrations, positives et négatives, même si elles ne s'adressent pas à moi.
Moralité : nous les hommes de la maison, on est pas jojo en ce moment. Papa est crevé, et moi aussi, même si la grippe est finie. Donc régression toute : refus d'obéir, caprices au repas, renfermement dans mon petit monde, colère, retour de "pincements", "repoussements", etc. J'veux d'nouveau plus manger avec papa, par contre, j'veux que ce soit lui qui me couche. Pauvre maman dans tout cela.
J'crois qu'on a tous besoin de vacances et ça tombe bien, puisque papa et maman on décidé de déconnecter une semaine complète avec nous. P't'être que ça ramènera tout le monde dans de meilleures dispositions !
Et si je vous raconte tout ça, c'est parce que la vie, c'est ça aussi. Mais ne dramatisons pas : c'est le temps qui passe, fait de haut et de bas. J'voudrais pas n'vous raconter que nos folies douces et tricher ainsi (moi qui déteste ça !). Enfin, tout ceci n'est pas le propre de mes handicaps : pas besoin d'être aveugle et différent dans sa tête. Tous les enfants ont des jours comme ça. Disons simplement qu'avec moi, cela prend des proportions particulières.
Allez, à plus ! (réponse de papa à cet article sur lettres à Lou - article 7)
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Par Bèrlebus :: lundi 5 janvier 2004 à 09:28 :: Un monde à moi
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Vos commentaires |
2004-01-06, 11:31:19
...
Bonne continuation !
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Le samedi 4 décembre 2004 à 15:35,
commentaire par
Romain
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2004-01-06, 15:13:16
Humeur, humeur
Pas facile d'être un petit garçon. Il y a des hauts et des bas. On est parfois bien et parfois mal. C'est la vie, c'est comme çà. Mais dis-toi qu'on est tous comme çà. Cà s'appelle des sautes d'humeur. J'en connais un rayon (aussi bien moi que ma petite Chloé). Mais çà n'enlève aucun charme au petit être que vous êtes et qui grandit, et qui apprend, et qui sourit, et qui pleure. Bref, on est tous nés comme çà. Cà fait partie de notre caractère. Et bien, c'est pas merveilleux tout çà ! Bisous à tous, meilleurs voeux 2004 à toute la petite famille. Quant à toi, Lou, ne change pas !!! Tu resteras unique
Sophie |
Le samedi 4 décembre 2004 à 15:35,
commentaire par
Sophie
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2004-01-06, 22:39:05
FAUT PAS EN FAIRE TOUT UN PLAT, MAIS....
Hé oui mon p'tit Lou la vie c'est comme tu la décris, avec ses hauts et ses bas et comme tu le dis si bien tu ressens tout mais tu sais pour nous c'est la même chose et souvent nous détectons plus vite le mauvais que le bon, mais c'est la vie et ça passe...Mais tu dois quand même comprendre que pour ton papa ce ne doit pas être très facile d'être dépendant mais d'un autre côté peut-être te comprendra-t'il encore mieux et il te comprend déjà très bien!! Tu sais on est tous obligés de faire des concessions, alors si papa et maman en ont fait pour toi lors de ta grippe tu dois leur rendre la pareille en te montrant sous ton plus beau jour, comme le petit prince que tu es, OK??? Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz, |
Le samedi 4 décembre 2004 à 15:35,
commentaire par
ANDREE
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2004-01-01, 19:04:13
Bonne année
Avec un peu de retard, je souhaite tout ce qu'il y a de meilleur pour cette année 2004 à vous et à toute votre famille.
Olimask |
Le samedi 4 décembre 2004 à 15:36,
commentaire par
olimask
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