J'en ai une bien bonne à vous raconter : de temps à autres, mes parents m'emmènent en week-end à la campagne dans une maison de très rustique (une ancienne ferme). Bref, j'y ai ma chambre attitrée, juste à côté de la leur. Une nuit, où j'avais décidé de faire la fête tout seul dans mon lit, ma maman et mon papa ont été réveillés par mes bruits. Faut dire qu'il n'y a qu'une mince cloison en bois entre nos deux chambres. Ils avaient l'impression que je discutaient avec ...un fantôme ! Ils entendaient très distinctement deux voix très différentes : la mienne... et une voix grave qu'ils ont très vite reconnue : Bon-papy ! Oui, j'imitais à la perfection la voix de mon grand-père que j'adore. Ca donnait un dialogue dans le genre : Moi : "Ca va Bon-Papy?" Lui : "Très bien gamin... et toi ?". Moi : "Très très bien, et Colargol, il n'a pas été à l'école". B-P. : "Ah bon?" Moi : "Et tu aimes bien le fauteuil?" B-P. : "Oui, gamin, j'aime bien le fauteuil. Et tu veux aller dans le jardin?" Moi : "Oui, parce que Bonne-Mamy, elle est partie." Etc... J'vous dis pas comme Maman et Papa ont ri... Même timbre, même intonation, mêmes mots (seul Bon-Papy m'appelle "gamin").
C'est comme le jour où je répétais sans cesse et rapidement la même phrase incompréhensible : "alo, alo, alo, djacbaï". Jusqu'au jour où papa a deviné le sens de mes onomatopées. J'imitais Bon-Papy lorsqu'il décroche le téléphone : "allô, Jacques Bailly...". Comme quoi, mes parents, y sont un peu dur du ciboulot!
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