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Lettres à Lou |
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Le regard d'un papa sur son petit prince pas comme les autres, sur la vie, l'éducation, l'amour.
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mardi 9 mars 2004 |
18. Le droit à la différence |
Mon petit être... ...en devenir.
Depuis le début de la rédaction de ces lettres, je me suis posé bien des questions par rapport au fait de te présenter comme un petit prince pas comme les autres.
Faut-il ou non garder cette notion de différence ? Si ce "pas comme les autres" fait référence à ta cécité et ton développement intellectuel, ne serait-ce pas créer une barrière ségrégationniste entre les gens dits "normaux" et "différents"? N'est-ce pas faire le lit de ceux qui parle d'une personne handicapée en terme "d'anormal" ? L'histoire est remplie de monstruosités légitimées par cette "anormalité" : castration chimique, élimination pure et simple sous des régimes fascistes, parcage dans des asiles, et j'en passe...
Après maintes réflexions, je me suis dit aussi que finalement, tu étais, malgré tes différences, un petit garçon comme les autres dans tes besoins de repères et de limites, dans ton apprentissage de la vie, même si celui-ci s'avère plus compliqué.
Mais finalement, j'ai décidé de garder cette notion. Tu es un petit prince pas comme les autres, car au même titre que chacun d'entre nous, tu es unique.
Parce qu'il n'y a rien de pire que la norme. Parce que aussi, le message que je tente de faire passer repose précisément sur le droit à la différence.
Je ne peux imaginer un monde qui ne sera pas capable d'accueillir un petit bonhomme comme toi. Je ne peux tolérer l'absence d'intégration qui au quotidien, empêche une personne différente de vivre sa vie avec les mêmes droits que les autres. Il est encore loin le jour où dans chacune des classes d'école un ou des enfants différents seront intégrés. Il est encore loin le jour où les personnes à mobilité réduite ou difficile pourront se déplacer comme n'importe qui d'autres.
Autant il est un combat à mener pour respecter l'individu dans ce qu'il a d'unique, autant il faut se battre pour que chacun ai les mêmes droits.
Et je me battrai pour toi, pour moi. Car "tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité".
...Ce n'est que l'article premier de la déclaration universelle des droits de l'homme adaptées par l'assemblée générale des nations unies dans sa résolution 217A du 10 décembre 1948.
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Par Luc Boland :: mardi 9 mars 2004 à 18:32 :: Lettres à Lou
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